Colloque / Séminaire


SEMINAIRE LABO - Jean-Yves LESUEUR, GATE Lyon St Etienne, CNRS

Quel impact des programmes de prévention santé sur l’arbitrage « auto-prévention – assurance » des assurés ?

La concurrence par comparaison des systèmes de santé Européen ne plaide pas en faveur du cas français. A dépenses de santé identiques voire plus faibles, plusieurs partenaires européens manifestent de meilleurs résultats en espérance de vie sans incapacité à 65 ans comme en taux de décès prématurés évitables par prévention primaire avant 65 ans. Face à ce paradoxe, les réformes institutionnelles mises en oeuvre ces dernières années, ont eu pour objectif de déplacer le curseur de la médecine curative vers la médecine préventive. Dans un contexte de déficit public, les incitations visent à favoriser le développement d’un marché de la prévention lié au marché de l’assurance complémentaire santé.
Avec l’Accord National Interprofessionnel (ANI) mis en place depuis 2016, les entreprises du secteur privé ont obligation de proposer une complémentaire-santé à leurs salariés. Par cet accord, les contrats d’assurance collectifs, mais par contamination aussi les contrats individuels, sont accompagnés d’une offre, souvent incluse et gratuite, de programmes de prévention assurant un accompagnement personnalisé des assurés dans leur hygiène de vie et leur santé. On étudie dans cet article les conséquences du point de vue de l’assuré de l’adhésion à de tels programmes de prévention. Il s’agit notamment d’analyser l’impact de cette offre gratuite de prévention, sur l’arbitrage entre effort de prévention et couverture assurantielle. Nous montrons que la gestion du risque d’aléa moral est dans ce contexte fortement affectée par rapport aux prédictions des modèles d’assurance s’inscrivant dans la lignée de l’article précurseur d’Ehrlich et Becker (1972). Nos résultats mettent en évidence des comportements de sous-assurance en prévention primaire et de sur-assurance en prévention secondaire.

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