Formation


Nouvel enseignant: Eddy Caron

Interview d'un nouvel enseignant à l'ISFA: Eddy Caron

Pouvez-vous nous parler de votre formation ?

Visant des études courtes, j’ai intégré l’IUT d’Amiens en informatique. J’ai découvert ou redécouvert le plaisir d’apprendre. J’ai alors poursuivi en licence (ex-L3), maîtrise (ex-M1) et DEA (ex-M2) à l’UPJV. Une thèse en parallélisme et HPC (High Performance Computing) plus précisément sur le calcul out-of-core visant l’optimisation de calcul ne tenant pas en mémoire. A l’issue de ma thèse j’ai rejoint l’ENS de Lyon en postdoc dans un premier temps, puis en tant que Maître de Conférences. Au crédit de ma formation je dois également citer mon expérience de la valorisation de mes recherches avec la création de deux Startup.


Comment êtes-vous arrivé jusqu'à l'enseignement ?

Hmmmm, je pense que c’est plutôt l’enseignement qui est arrivé à moi plus que l’inverse. La passion de partager des connaissances, apprendre aux autres pour les remercier de ce qu’ils m’apprennent, les défis pour aller explorer de nouvelles méthodes pédagogiques et/ou de nouvelles connaissances… je ne saurai faire le tri de tout cela mais cela m’a conduit un jour à me retrouver à ma grande surprise en bas des amphis, dans des salles de TD ou dans des salles machines avec tant d’étudiant.e.s souhaitant « juste » aller plus loin et je pouvais les accompagner. Au-delà de cette passion, car s’en est une, recroiser ces étudiantes et ces étudiants et voir ce qu’elles ou ils sont devenus offre même un sens moins égoïste et si gratifiant à cette passion.

Dans quel(s) domaine(s) vous êtes-vous spécialisé ?

La question est très bien posée avec le pluriel à « domaine(s) », en effet partant de l’ordonnancement de calculs distribués j’ai rapidement étendu mes recherches à la gestion de ressources au sens large. La finalité de mes recherches et d’optimiser et de faciliter l’accès aux ressources informatiques (machines parallèles, les systèmes distribués, les infrastructures Cloud, machine à bain d’huile, etc.) pour les utilisateurs. Avec une approche de bout en bout au niveau des middleware (intergiciels), cela m’a conduit à m’intéresser à des problématiques aussi diverses que la distribution des calculs, les optimisations algorithmiques, la gestion de données, la gestion des réseaux, la gestion des licences logiciel, l’impact environnemental ou encore la sécurité des systèmes. 


Quel cours allez-vous donner à l'ISFA ?

Des cours d’informatique. Mais plus précisément le calcul parallèle, le Big Data, la sécurité pour les services web et les risques dans les systèmes et réseaux,

Pouvez-vous nous parler d'une de vos recherches en particulier qui vous aurait marqué ?

Je ne sais pas si je souhaite répondre à cette question. C’est la question la plus difficile de cet interview mais aussi la plus impudique en ce qui me concerne. Mes recherches ont eu de nombreux champs d’applications très variés (du maillage d’ailes d’avions sur des structures creuses, de la détection automatique de poissons au fond de l’Océan (avec l’Université de Rutgers, NJ), de la modélisation de réservoir de fusée (avec la Corée du Sud. SNU), de la prédiction climatique (avec le CERFACS), de la détection de trou noir dans l’Univers (avec l’IPNL devenu IP2I-Lyon), de la sécurisation d’applications pour les aéroports espagnols (projet européen Seed4C) en passant par l’animation pour le cinéma (avec Mikros Image), pour ne citer que quelques exemples). Autant de défis scientifiques mais aussi autant d’aventures humaines partagées qui m’ont toutes à leurs façons marquées.  Mais si je ne devais en garder qu’une pour répondre à la question, celle qui m’a le plus marquée personnellement reste les travaux menés avec l’AFM, IBM et le CNRS où nous avons déployé l’intergiciel dont j’avais la charge pour optimiser, sécuriser et faciliter l’utilisation d’une grille française pour les généticiens et leurs traitements numériques.  Avec mon neveu qui était atteint de la Mucoviscidose, j’avais le sentiment d’apporter ma modeste et insignifiante contribution à ce long combat. Une forme particulière pour moi de valorisation de nos travaux de recherche. Merci à Frédéric Desprez (Inria) d’avoir rendu tout cela possible.

Publié le 25 septembre 2023 Mis à jour le 29 septembre 2023